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Histoire de Saint-Louis du Sénégal
Le 21 février 1700,
André Brüe arriva à
Albreda en
Gambie, n’y trouvant pas le Gouverneur anglais
Corker au
Fort James, il repartie le jour même pour
Bissao. Il y resta quelques temps, le commis
Castaing, qui y avait été installé en 1698, avait perdu plusieurs de ses employés.
Carte Sénégal 1690 (source: Gallica - BNF)
André Brüe, malgré l’opposition des Portugais de l’île, traita avec
Niumi Mansa le chef du pays, et obtint la permission de fonder un comptoir le 9 mars 1700. Il se rendit ensuite à l’
île de Boulam, qu’il explora plusieurs jours. Il se la fit céder par le chef des
Biafares, peuplade du fleuve; visita les
îles Bissagos, recueillit des renseignements sur les populations
Balantes, et retourna à l’embouchure de la
Gambie.
Carte Sénégal 1707 Delisle (source: Gallica - BNF)
De retour à
Saint-Louis,
André Brüe reçut une lettre de la
Compagnie royale du Sénégal, datée du 10 février 1700, l’autorisant à construire le Fort de
Galam. Le matériel nécessaires et les commis chargés de l’ édifier seraient envoyés. Il négocia donc avec le
Chieratik et un rival, un Prince Foule appelé
Samba Boué. Ayant obtenu leurs agréments, et l’assurance d’un passage pacifique pour les chalands et les barques, il envoya un commis pour construire l’établissement. Par commodité pour charger et décharger les barques, contrevenant aux directives, il le plaça si près de la rivière, qu’il fut emporté par les premières grosses eaux de l’année suivante 1701, avec une perte considérable des effets qui y étaient.
Il choisit une langue de terre plus élevée, et il fit construire des logements environnés d’une «
tapade» bien terrassée, dans laquelle il plaça quelques canons en attendant qu ‘
André Brüe vienne en personne faire construire un établissement fixe et une meilleur défense.
Dans le courant d’avril 1700, il entreprit des négociations avec les Gouverneurs anglais
Corker et
Pinder, avec pour objectifs d’obtenir d’ eux que les marchandises fussent tarifiées dans la
Gambie d’une façon uniforme. Les anglais ayant liberté du commerce, avaient fait hausser les prix par la concurrence. Ces négociations n’aboutirent pas à cause des contestations relatives à la saisie de quelques interlopes à
Portudal. Le fort James fut prit en 1700 par des flibustiers français et repris en 1703.
Plan du Fort de Saint-Joseph vers 1700 (source Gallica)
Carte de l' Île Saint-Louis du Sénégal vers 1700 (source Gallica)
André Brüe établit une relation de confiance avec la
Linguère Ngoné Dièye du
Royaume du Saloun, fondatrice de la dynastie maternelle Guedj (Géej) du
Cayor et du
Baol.
Pour établir une correspondance, elle lui envoya un jeune parent, en le priant de le garder auprès de lui, jusqu'à ce qu'il eût appris à parler et écrire la langue française. Ce jeune homme plein d'esprit et de bonne volonté, fut instruit en quelques mois.
André Brüe le fit habiller proprement et lui donna un fusil, un sabre, une sagaie, un coffre et des hardes pour le longtemps et le renvoya avec de très beaux présents.
Ils eurent une correspondance active et secrète.
Tandis qu'elle blâmait son fils le Prince
Lat Soukabé Ngoné Dièye Fall 14ème
Damel du
Cayor, de ses excès et de ses emportements, elle lui demandait d'oublier ses injures et de pardonner ses fautes. Elle servait ainsi de médiatrice, et ses négociations furent souvent utile à
André Brüe, qu'elle considérait comme son enfant.
Lat Soukabé Ngoné Dièye Fall, d'après
André Brüe, donnait des témoignages sincères d'amitié, mais ces démonstrations n'étaient qu'apparentes, il se plaignait de ses violences et de ses trahisons.
En 1701,
Lat Soukabé Ngoné Dièye Fall fit dire à
André Brüe, qu'il se rendrait incessamment à
Rufisque avec un grand nombre de captifs; que s'il voulait s'y trouver, ils oublieraient de part et d'autre les insultes passées, qu'ils feraient la paix, et qu'ils conviendraient d' un nouveau traité réciproquement avantageux.
Carte Sénégal 1690 (source: Gallica - BNF)
André Brüe fit porter avec lui les marchandises dont il croyait avoir besoin et se rendit à
Rufisque.
Lat Soukabé Ngoné Dièye Fall accompagné de ses officiers, lui proposa d'aller prendre l'air à cheval, il accepta et accompagné de deux commis, ils allèrent à une lieue de
Rufisque, dans un village nommé
Teynier, où ils entrèrent dans une case pour se reposer.
Lat Soukabé Ngoné Dièye Fall en sortit et pria
André Brüe de l'attendre un moment. Celui ci voulut le suivre, mais il trouva à sa porte son
Condy, lieutenant-général du
Damel, qui lui dit en le retenant, qu'il avait ordre de s'assurer de sa personne. Aussitôt ses hommes se jetèrent sur
André Brüe et ses commis et les désarmèrent.
Arrestation d'André Brue par le Damel du Cayor Gravure parue en 1802
Atlas pour servir au voyage du Sénégal de Jean-Baptiste-Léonard Durand (source BnF)
Au même moment, tous les français se trouvant à
Rufisque et au
Cap Bernard furent arrêtés. Toutes les marchandise et tous les meubles qui étaient dans la maison d'
André Brüe , jusqu'à ses habits et ceux des français furent pillés.
Lat Soukabé Ngoné Dièye Fall l'accusait de chasser ou d'enlever les vaisseaux étrangers venant traiter avec lui, et demandait une indemnisation de toutes les pertes qu'il avait éprouvés à cette occasion.
André Brüe était gardé à vue,
Condy lieutenant-général couchait dans la case, elle même gardée par 25 ou 30 hommes, et deux corps de garde placés à peu de distance.
Lat Soukabé Ngoné Dièye Fall prososa aux membres de son Conseil de lui faire couper la tête, mais les plus sages pensant que cette action déclencherait une guerre avec les français, qui s'unissant avec leurs ennemis, ne manqueraient pas de désolé le Royaume, ils proposèrent un échange contre une rançon.
Lat Soukabé Ngoné Dièye Fall envoya des émissaires sur l'île de Gorée, où les officiers français, réunissant leurs forces, se préparaient à les attaquer et délivrer
André Brüe.
Lat Soukabé Ngoné Dièye Fall demandait, outre le pillage qu'il avait fait des marchandises de la
Compagnie royale du Sénégal et des effets d'
André Brüe, tout l'or, tous les captifs et toutes les marchandises qui se trouvaient dans les magasins de
Gorée et dans un vaisseaux qui venait d'arriver de France.
Après négociation, et la présence de deux vaisseaux français et quelques autres bâtiments qui vinrent mouillés à
Rufisque, la rançon fut fixé à, y compris le pillage de
Rufisque, 20,779 livres, en monnaie du pays, soit 7000 livres réelles, sans compter les pertes partculières d'
André Brüe, Habits, Argenterie, meubles, Bagues et autres effets enlevés dans son logement, estimés à 6000 livres de France.
André Brüe fut libéré après 12 jours, il se rendit à
Rufisque où il embarqua sur un vaisseaux de la
Compagnie royale du Sénégal, pour se rendre à l'île de Gorée.
La nouvelle de sa libération se répandit au loin et tout le monde s'empressa de le féliciter.
Brak et le
Siratique lui envoyèrent leurs principaux officiers avec des présents et des compliments; les
Bour-Bagenotof,
Maad a Sinig du
Sine,
Bour du
Saloum Sengane Kéwé Ndiaye les imitèrent.
Linguère Ngoné Dièye envoya son fidèle messager, pour lui assurer qu'elle avait en horreur la conduite de son fils
Lat Soukabé Ngoné Dièye Fall, qu'elle avait partagé ses peines et n'avait rien négligé pour les faire cesser. Elle proposa sa médiation pour établir une paix ferme et solide entre la France et le
Cayor
André Brüe n'en tint aucun compte, il fit garder les Côtes du
Cayor, afin qu'aucun bateau étranger ne s'en approcha, il fit enlevé tous les canots et pêcheurs qui en sortaient, prit des esclaves, brûla des villages, et obligea les autres, sous peine de feu, de porter à
Gorée, tous les bois et l'eau dont la colonie avait besoin.
Le commerce se rétablit; les esclaves, le
morfil (ivoire brut) et autres articles que les africains avaient à vendre, furent payés en marchandises, au prix ordinaire, de manière que
Lat Soukabé Ngoné Dièye Fall qui voulait placer celles qu'il avait volées à des prix excessifs, ne trouve plus à s'en défaire qu'à vil prix.
Après huit mois de conflit, le
Damel du
Cayor souffrant et les peuples prêts à se soulever,
Lat Soukabé Ngoné Dièye Fall envoya un Ministre à
Saint-Louis, pour prier
André Brüe de lui envoyer à
Cuba, où il séjournait, un commis nommé
Moreau qui parlait fort bien le
Guioloj, il y consentit en gardant le Ministre en otage
Moreau fut reçu d'une manière distinguée,
Lat Soukabé Ngoné Dièye Fall lui fit l'accueil le plus amical. Il s'expliqua sur les motifs de sa conduite envers
André Brüe; il reconnut n'avoir jamais eu à s'en plaindre personnellement; mais il prétendit qu'une de ses femmes, trompée par un chirurgien français, et énivrée par des drogues extraordinaires, avait eu avec ce particulier un commerce qui le déshonorait sa femme et lui; que ne pouvant s'en venger sur le chirurgien qui avait disparu, il avait cru devoir étendre sa vengeance sur toute la nation, et particulièrement son chef
André Brüe; qu'au reste, comme il oubliait cet outrage, il fallait
André Brüe oubliât ce qui s'était passé, et qu'ils devînssent amis comme autrefois.
Tel fut, à son retour, le rappport de Mr
Moreau.
Le Ministre resté en otage, fut chargé de porter la réponse à
Lat Soukabé Ngoné Dièye Fall.
André Brüe lui fit dire que si le chirurgien s'était réellement rendu coupable, c'était assez de l'en instruire pour obtenir une réparation éclatante; mais lui, général, ne pouvait, dans aucun cas, être responsable de la faute de son chirurgien, et que le traitement qu'il avait éprouvé, était d'une rigueur sans exemple; qu'au surplus cette accusation, qu'il ne croirait jamais fondée, n'était qu'un prétexte ridicule; que cependant il vivrait avec lui en bon voisin, pourvu qu'il voulût éxécuter les traités avec plus d'exactitude qu'il n'avait fait et restituer ce qu'il avait enlevé à la
Compagnie royale du Sénégal et à lui-même, dont on lui envoya les mémoires. Il lui proposa de lui faciliter les moyens de s'acquitter, en consentant à ce que les français enlevassent sur ses terres, des esclaves en nombre suffisant pour payer ce qui était dû.
Lat Soukabé Ngoné Dièye Fall refusa cette proposition,
André Brüe ne s'y attendait pas, et envisagea de le faire enlever et envoyer travailler aux Antilles. Les choses étaient disposées pour cet enlèvement quand il reçut des ordres pressants de repasser en France, où la
Compagnie royale du Sénégal avait besoin de ses lumières et de ses conseils pour arrêter la déroute de ses affaire: il s'embarqua aussitôt.
Lat Soukabé Ngoné Dièye Fall apprit avec un extrême plaisir le départ
André Brüe; il en témoigna la plus grande joie, et ce n'était pas sans raisons; car il était perdu sans ressources, si
André Brüe avait demeuré quelques temps de plus dans le pays.
Le 1er mai 1702,
André Brüe quitte
Saint-Louis, il est remplacé par
Jacques Joseph Lemaitre
Dans la nuit du 23 décembre 1702 , les occupants du
Fort Saint-Joseph à Dramanet, le quittèrent précipitamment en y mettant le feu, et s’embarquèrent à bord d’une barque chargée des meilleurs marchandises, des armes, des munitions et le peu de vivres qui restaient. Depuis plusieurs jours, ils se défendaient contre les attaques des
Mandingues, qui les accusaient de faire commerce de leur liberté et de leurs biens.
Le Commandant du
Fort Saint-Joseph venait de faire abattre une partie de son enceinte pour l’augmenter et la mettre plus en état de défense et avait fait démonter et mettre ses canons à côté du Fort qui était ouvert presque de tous les côtés, lorsqu’il fut attaqué par les
Mandingues.
Extrait carte Sénégal 1726 Delisle (Gallica-BNF)
Nuit et jour ils firent pleuvoir dessus un grêle de flèches empoisonnées. Les commis et les employés de la
Compagnie royale du Sénégal se défendirent pendant plusieurs jours, en tuèrent beaucoup, sans succès, ces pertes les irritaient au lieu de les décourager. La nuit ils apportaient des fascines et tout ce qui pouvait les couvrir en s’approchant du Fort pour y mettre le feu. Les munitions et les vivres commençant à manquer et les attaquants refusant toutes négociations, ils évacuèrent le Comptoir de
Dramanet.
Ils furent obligé de prendre le milieu de la rivières, parce que les
Mandingues, les suivaient le long du bord, dans l’espoir de les couvrir de flèches au cas où ils aborderaient. Ils démâtèrent la barque et la rasèrent jusqu’au pont, afin d’éviter de s’approcher du bord. Malgré cela ils furent contraint de la porter, presque à bras, toutes les fois qu’ils rencontraient des barrages et des bancs de sable. Ils commencèrent à souffler, lorsqu’ils arrivèrent sur le territoire du
Chieratik. Le Commandant dépêcha un exprès pour avisé
Jacques Joseph Lemaître de cet événement, qui mettra un terme pour cinq ou six ans, au commerce dans ce pays.
Fort Saint-Joseph du Sénégal vers 1700 (source Gallica)
Fort Saint-Louis du Sénégal vers 1707 (source Gallica)
Le 14 septembre 1706,
Michel Jajolet de la Courbe rédigea un mémoire pour la
Compagnie royale du Sénégal, il lui conseillait d’établir un comptoir à
Bissao sur les ruines du fort portugais ou dans l’île qu’il appellait l’
île de la Sorcière.
À cette époque la
Compagnie royale du Sénégal n’avaient d’établissements sur les côtes d’ Afrique, qu’à
Saint-Louis,
Gorée,
Albreda et
Gereges. Le Comptoir de
Bissao et celui de l'
île de Boulam, qu’
André Brüe avait créés en 1700, étaient déjà évacués.
Le 6 avril 1706,
Michel Jajolet de la Courbe partit de France avec deux vaisseaux pour remplacer
Jacques Joseph Lemaitre.
À son arrivé à
Saint-Louis le désordre régnait, il dut congédier un certains nombres d’employés, passa à
Gorée, y fit mettre des réformes.
Il négocia avec le
Damel du
Cayor,
Lat Soukabé Ngoné Dièye Fall, pour rétablir la paix. Il envoya une barque à
Galam, qui était évacué depuis 1702 et une autre à
Bissao; il entretint un commerce assez important à
Rufisque.
Carte Sénégal 1707 Delisle (source: Gallica - BNF)
Le 23 mai 1708,
Michel Jajolet de la Courbe écrit au Contrôleur général de la
Compagnie royale du Sénégal, l’avisant qu’il n’avait reçu aucune nouvelle de France depuis deux ans; que les commis, ses subordonnés, étaient réduits à vendre les effets de la
Compagnie royale du Sénégal et même les leurs pour vivre. Que la Compagnie ferait mieux de renoncer à tout commerce que de se conduire si misérablement et en conséquence, demandait son rappel en France. À cette époque la
Compagnie royale du Sénégal était complètement ruinée.
Le 20 février 1709, selon l’ordre de
Louis II Phélipeaux de Ponchartrain, la quatrième
Compagnie royale du Sénégal revend ses droits, à la «
Compagnie des Marchands de Rouen » pour la somme de 250.000 livres, en se réservant, sous certaines conditions, la moitié du commerce.
La nouvelle
Compagnie royale du Sénégal envoya au Sénégal, le Sieur
Guilaume-Joseph Mustellier. Mais à nouvelle du changement de Direction, les commis abandonnés et non payés depuis 3 ans, s’émurent de l’oubli de leurs intérêts.
À
Saint-Louis, Le Directeur général était
Michel Jajolet de la Courbe; le
Sieur de la Grande était Directeur particulier; le Sieur
Poupart, commis teneur des livres; les Sieurs
Lorgerais et
Laugnel, commis; le Sieur
Delor, commis au magasin; le Sieur
Gensse, chirurgien;
Neu, grand Tyvrongue; Bilou, visiteur, grand Tyvrongue.
À
Gorée, le Sieur
Charmette, Directeur et garde magasin, le seul bon sujet.
Le 18 décembre 1709,
Michel Jajolet de la Courbe écrivit en leurs noms au Ministre, que ni lui ni les commis ne livreraient à cette nouvelle
Compagnie royale du Sénégal, les forts, les marchandises, à moins d’être payés de plusieurs années de gages, qui leur étaient dues et qu’ils entendaient les garder en nantissement.
Le Capitaine
Monterville qui apportait cette lettre, déclara que les employés étaient prêts à tirer le canon sur les chaloupes qui amèneraient leurs remplaçant. Il rédigea en date du 9 mars 1710 un mémoire faisant état des employés de la Colonie.
Un Arrêt du 14 avril 1710, ordonna que les sommes payées par les nouveaux associés aux commis, en échange de leurs marchandises, seraient remboursées par les anciens associés.
Le 11 juillet 1710, une lettre de
Michel Jajolet de la Courbe, constatait qu’il avait remis les marchandises et les Forts de la
Compagnie royale du Sénégal, au Sieur
Guillaume-Joseph Mustellier. Et qu’il acceptait le poste de Directeur de
Galam et s’engageait à y rétablir les Comptoirs ruinés depuis 1702. Devant les critiques sur son âge ( 57 ou 58 ans), et du fait qu’il radotait, il demanda même, qu’après ses trois ans de séjour à
Galam, qu’il lui soit assuré une place dans la marine.
En 1710, selon les dires de
Michel Jajolet de la Courbe, il avait négocié 113 captifs africains et onze marc d’or. Il alla visiter l’
îl de Cagnou et changea son nom en
île Pontchartrain, et déclara qu’il commencerait l’établissement en 1711, si la
Compagnie royale du Sénégal lui envoyait les maçons. Il précisait qu’elle était à deux lieues de la ville de
Congniou (probablement Médine), habitée par 4.000 Marabouts et à 15 lieues de
Tambaora, célèbre mine d’or.
Carte Sénégal - Falémé 1716 Compagnon (source: Gallica - BNF)
Carte Sénégal - Falémé 1716 Compagnon (source: Gallica - BNF)
Plus loin était le pays de
Guiara (Dinguiraye ?), d’où venaient les captifs Bambaras. Il alla jusqu’au
Roches de Félou, qu’il appelle grande écluse, la rivière avait une lieue de large. À quinze lieues plus haut se trouvaient les
Roches de Vouina, après lesquelles il était possible de remonter deux ou trois lieues sans obstacle.
Les «Marabouts» empêchant l’accès des mines d’or, il comptait construire un bateau de cuir pour remonter la
Falémé, qui étaient pleines de roches. Ce bateau pourrait les heurter sans se briser, et il pourrait apprendre enfin d’où venait l’or que les marchands apportaient.
Le Sieur
Guillaume-Joseph Mustellier, nommé Directeur Général, visita d’abord les Comptoirs, puis monta en 1711 jusqu’aux
chutes du Félou, pour installer le poste que
Michel Jajolet de la Courbe n’avait pu installer sur l’
île de Cagnou, empêché d’occuper l’île, il choisit, près du fleuve, une montagne, appelée
Tafalisgar. Mais sur le chemin du retour sa gabarre se renversa et il mourut noyé le 15 août 1711, près du village de
Tuabou au Royaume de
Galam, à une quinzaine de lieues de l’ancien
Fort Saint-Joseph.
En 1712,
De Richebourg, remplace
Guillaume-Joseph Mustellier, au poste de Directeur de la
Compagnie royale du Sénégal.
Le 26 mai 1712, de retour à Paris,
Michel Jajolet de la Courbe écrivit de nouveau au Ministre Pontchatrain, que le Roi de
Galam l’avait empêché de s’établir sur
île de Cagnou, que le Sieur
Guillaume-Joseph Mustellier lui avait défendu de s’établir ailleurs, et qu’à son retour; il lui avait reproché d’avoir manqué son projet, en essayant de le faire embarquer pour la France, puis l’avait envoyé négocier les captifs africains à la Martinique. N’ayant pas de fret de retour, il rentrait en France, quand il fut capturé par un corsaire de Flessingue. Privé d’emploi, chicané par la
Compagnie royale du Sénégal sur les appointements qu’elle lui devait, il demandait justice au Ministre.
André Brüe, depuis le 29 décembre 1703, occupait en France, le poste de Directeur général du bureau central de la
Compagnie royale du Sénégal, ce qui lui donnait la gestion de toutes les affaires, sauf à faire contresigner ses actes par les administrateurs. Il avait assisté, sans qu’il puisse être déterminé la part qu’il y avait pris, à la ruine et la liquidation de la
Compagnie royale du Sénégal.
Après la mort du Sieur
Guillaume-Joseph Mustellier, il fut sollicité par la nouvelle
Compagnie royale du Sénégal, pour repartir pour le Sénégal, mais âgé et fatigué; il refusa d’abord et désigna à sa place pour le poste de Directeur le Sieur
Pierre de Richebourg, alors Gouverneur de
Gorée.
Celui-ci, continuant l’entreprise du Sieur
Guillaume-Joseph Mustellier, choisit pour emplacement du Fort de
Galam, que la
Compagnie royale du Sénégal souhaitait rétablir, un endroit situé près de
Makana, chez les
Saracoles à quelque distance de
Tamboukané. Mais il ne commanda que vingt mois et se noya le 2 mai 1713 sur la Barre de
Saint-Louis.
Le 28 août 1713, une lettre, du liquidateur de la
Compagnie royale du Sénégal, adressé au Ministre Pontchartrain, précisait qu‘
André Brüe, ayant été nommé Directeur au Sénégal, le Ministre pouvait pourvoir au vice-consulat de Tripoli de Syrie dont il avait honoré
André Brüe.
André Brüe dut alors accepté de reprendre la direction des comptoirs, il partit de Nantes le 15 mars 1714, et arriva à
Saint-Louis le 20 avril 1714.
À cette époque, la situation politique créée par le
Traité d'Utrecht lui imposait une grande réserve dans ses rapports avec les portugais et leurs alliés anglais. Il se concentra donc pendant les six années qu’il y resta, à exercer son activité dans les limites des Comptoirs. Il ordonna la poursuite de la reconstruction du
Fort Saint-Joseph, commencée par le Sieur
Pierre de Richebourg, et d’en faire un autre, nommé
Fort Saint-Pierre, à
Kaïnoura sur la rivière
Falémé, qui fut fondé par un commis nommé
P. Corniet. Cette fortification inquiéta les habitants, mais ce Fort, bien situé, fit un grand commerce grâce à l’affluence des marchands du
Fouta Djalon.
Carte Sénégal 1723 de la Falémé par Compagnon
Le 2 mai 1715
De Richebourg, se noie en passant la Barre de Saint-Louis.
Le 9 décembre 1716,
André Brüe écrivit ses instructions pour le Sieur
Jean-Baptiste Collé, qu’il envoya pour relever le Sieur
P. Corniet, qui avait gardé pour lui une partie du prix des captifs africains et de l’or traité au nom de la
Compagnie royale du Sénégal.
Il lui recommanda de faire l’inventaire des marchandises existant dans les Forts, de prévenir les Chefs africain des environs de son arrivée, de leur promettre que la Traite serait loyale, de tenir un juste milieu entre la timidité qui encourageait les pillards, et la fermeté qui pouvait être dangereuse; de ne pas maltraiter les
Guyankas, de leur acheter d’abord leurs captifs, afin de les inciter à négocier ensuite leur poudre d’or.
Il voulait empêcher les
Laptots de vendre en contrebande, du sel en
Galam. La vente de sel à elle seule, permettait à la Colonie de subsister. Il augmenta le prix de la barrique de sel à 60 livres au lieu de 25 livres, et l’échange actuel de 4 barriques de mil contre une barrique de sel à six barriques.
Il lui demanda de fouiller soigneusement les coffres des employés et de confisquer tout l’or qu’il trouverait et de chercher un blanc qui soit capable de dessiner la cataracte de Gouina, de remonter le fleuve pour voir si la
Falémé et la
Gambie prennent leurs sources du Niger, et de savoir où se trouvait exactement Tombouctou, se déclarant disposé à le gratifier honorablement, selon l’ importance de ses découvertes.
Il lui demanda également de lui envoyer des oiseaux, des animaux, des greffes, des plantes médicinales, et de s’informer auprès des africains, comment ils guérissaient leurs maladies, en particulier les descentes, le mal caduc et les fièvres malignes. Pour conclure, il lui recommande de tenir bonne garde, et de faire faire la prière, matin et soir, à tout le monde, en commun, en attendant la venue d’un aumônier.
Le 29 janvier 1717,
André Brüe signa avec
Ali Chandora, le Chef des
Trarza, un Traité de commerce qui fut renouvelé en 1723: il concédait à la
Compagnie royale du Sénégal le droit d’avoir un Fort à
Portendick. Les français s’engageaient à y envoyer un certain nombre de navires et les Maures de leur apporter toute leur gomme. Le commerce de la
Compagnie royale du Sénégal y commença aussitôt, avant même que l’escale fut occupée. En 1718 les navires saisirent des vaisseaux anglais et hollandais, qui avaient depuis longtemps l’habitude d’y venir.
Carte de l' Afrique française ou du Sénégal - Guillaume Delisle 1726 (Gallica-BNF)Source Gallica - BNF Clic...
Début 1717, Le Sieur
Compagnon, Maître Maçon et Entrepreneur à Paris, probablement un de ceux que la Compagnie avait fait venir en 1712, pour construire le Fort Saint-Joseph de
Galam, fut le seul qui osa se risquer à faire ce périlleux voyage du
Bambouk.
La Compagnie lui donna des marchandises convenables au pays, de quoi faire des présents au
Farim, c’est à dire aux Seigneurs des villages et à tous ceux qui pouvaient l’aider dans ses découvertes. Il fut le premier homme blanc qui ait visité ce pays.
Il fit par terre son premier voyage en droite ligne du Fort Saint-Joseph de
Galam, à celui du
Fort Saint-Pierre sur la rivière
Falémé. Il y fit un autre en suivant les bords orientals de celle-ci, depuis
Onneca jusqu’à
Nayé, et un troisième par le milieu des terres depuis
Babaiocolam sur le Niger, jusqu’à
Netteco et
Tanbaora, lieux fameux dans le centre du pays, par les riches mines d’or qui y sont répandues de tous les côtés, et extrêmement abondantes.
1723 Copie carte du Cours des Rivières de Falémé et Sanaga Dans les Pays de Bambuk et Tamba Awra, levé sur les Lieux par Mr. Compagnon Source Gallica - BNF Clic...
1723 Carte du Cours des Rivières de Falémé et Sanaga Dans les Pays de Bambuk et Tamba Awra. / Levé sur les Lieux par Mr. Compagnon Source Gallica - BNF Clic...
Ses bonnes manières et ses présents lui gagnèrent aisément l’amitié du
Farim de
Kaïnoura, ce dernier le considérait comme un curieux désireux de contenter la passion qu’il avait de voir son pays. Il le fit accompagner par son fils jusqu’à
Sambanura dans le
Royaume de Coutou. Le
Farim de ce village fut extrêmement surpris de voir un homme blanc, ses peuples et lui n’en avaient jamais vu de cette couleur.
Carte Sénégal 1723 de la Falémé par Compagnon
Supposant, à juste titre, qu’il venait pour l’or, les plus échauffés voulaient s’en défaire promptement et les plus modérés demandaient qu’il soit chassé , sans lui laisser le temps d’explorer le pays.
Le
Farim de
Sambanuna persuadé par les raisons du fils de son ami et les présents que lui fit le Sieur
Compagnon, ainsi que par les principaux du lieu et leurs femmes, déclara que c’était un Marchand de probité, et qu’il était avantageux de l’attirer chez eux, puisqu’il leur donnerait de plus belles marchandises et à meilleur marché que les Guinéas et autres marchands à qui ils permettaient de venir traiter dans le pays.
Ce premier pas fut très difficile, et il ne fut pas le seul. Quoiqu’il n’alla jamais d’un lieu à un autre sans être accompagné des principaux des endroits qu’il quittait, il trouvait partout les mêmes difficultés, les mêmes soupçons et les mêmes dangers. Il lui fallait répondre à cent questions, essuyer de longs examens et il n’aurait pas avancé, sans se faire ouvrir le passage avec de nombreux présents.
Il lui arriva quelques fois que ses raisons, qui le portait à souhaiter de leur terre afin d’en faire lui même des
cassots ou têtes de pipes; et ses présents, ne suffirent pas pour acheter de la terre ou des pierres de leurs mines. Ils soupçonnait qu’il n’ était pas vraisemblable qu’un homme venant de si loin et avec tant de peines, ne venait que par curiosité ou pour avoir de la terre pour fabriquer des
cassots et qu’il avait pour dessein de vouloir voler leur or et reconnaître le pays. La conclusion la plus ordinaire était de le chasser promptement ou de s’en défaire afin d’ôter aux autres blancs l’envie de le suivre.
Un jour à
Toraco, où il avait fait affaire avec le
Farim, il envoya un émissaire africain à
Silabali, avec pour mission de lui rapporter du
guingan ou terre dorée, et dire aux habitants de lui apporter leurs
cassots et qu’il les paierait bien.
Le
Farim de Silabari lui dit que le Farim de Toraco était fou de laisser voir son pays à un "Blanc" et de lui laisser prendre ses pierres et de sa terre, et qu’il était évident que ce "Blanc" était venu le voler.
L’émissaire africain rapporta cette réponse, sans adoucir les termes au Sieur Compagnon en présence du Farim de Toraco, qui répondit que le Farim de Silabari était un extravagant de vouloir appréhendé un homme seul au milieu du pays et de lui refuser de la terre dont il avait une si grande quantité qui lui était inutile.
Le Sieur Compagnon feignit de ne pas s’en soucier, et paya l’émissaire malgré qu’il ne lui eut rien apporter, cette générosité plut beaucoup. Il cacha l’envie qu’il avait d’avoir des échantillons de toutes les mines, en disant que quand il serait mieux connus, les africains ne feraient pas de difficulté pour lui vendre de la terre et des cassots. Ses bonnes manières jointes aux beaux présents qu’il savait distribuer à propos, lui firent des amis dans tous les endroits où il y a des mines et d’y prendre de la terre de d’y faire des cassots.
Le 18 juin 1717, André Brüe envoya en France, les échantillons de toutes ces mines, avec des cassots de toutes les façon, à bord d’un navire de la Compagnie royale du Sénégal appelé la «Victoire», commandé par le Capitaine Labbé.
En 1717, la nouvelle «Compagnie du Mississippi», qui réuni le commerce des Indes Orientales et Occidentales et celui de l'Afrique, rachète à la «Compagnie des Marchands de Rouen», le Commerce d'Afrique en sa possession pour 1.600.000 livres.
En 1718, La Compagnie du Sénégal vend son privilège à la Compagnie d'Occident (Compagnie des indes) fondée par John Law de Lauriston.
André Brüe fut maintenu à la tête de la nouvelle compagnie.
Portrait de John Law de Lauriston peint par Casimir Balthazar en 1843, réalisé d'après un portrait anonyme du XVIII siècle, aujourd'hui disparu, il est exposé au Musée de la Compagnie des Indes, Ville de Lorient (France)
Le 23 octobre 1719, André Brüe donna ses instructions à son commis le Sieur Violaine, qui appointé de 700 livres par an, ayant le Sieur Paulin de la Poufolière comme garde-magasin à 500 livres par an, partait relever au Fort Saint-Joseph de Galam, le Sieur Jean Charles, remplaçant du Sieur Rahaut, lui même successeur du Sieur Collé décédé, et qui avait été tué par les africains.
Il lui recommandait d’augmenter les fortifications et lui donnait une escorte de blancs et d’africains biens armés, afin qu’il pût se défendre contre les Maures marocains, qui venaient courir dans les environs du Fort; de maintenir le prix des esclaves africains à 20 barres de fer et demi, y compris le coupe-corde; le prix de l’or à une barre le gros; de se renseigner sur Tombouctou, qui est à 600 lieues à l’Est de Galam, qui produisait, croyait-il beaucoup d’or.
À ce sujet, un Sieur Timstall de la Tour lui avait offert de faire ce voyage. Il était arrivé à Galam, il pria le Sieur Violaine de l’aider.
Il lui ordonna, afin de se déterminer, d’examiner à fond l’idée de certains des employés d’un établissement sur l’île de Cagnou, anciennement île Pontchartrain, qu’il devra renommé l’île d’Orléans.
Michel Jajolet de la Courbe avait voulu s’y installer, mais le Sieur Guillaume-Joseph Mustellier en dissuada la Compagnie, à cause de la violence du courant. Or un maître de barque, nommé «Soupir», qui avait fait le voyage avec lui, déclarait que c’était aussi facile d’ accès qu’à Makana.
Carte Sénégal 1723 de la Falémé par Compagnon
Le 3 octobre 1719, André Brüe, rend compte par courrier de la situation de la Colonie du Sénégal, à la «Compagnie d’ Occident». Il proposa d’occuper ou d’acheter au Roi de Barre, le fort anglais «James» ruiné, que des forbans lui avait remis, permettant d’anéantir le commerce des anglais, en arrêtant la passage des captifs Bambaras, que les marchands amenaient de Haute-Gambie.
Les vivres manquaient dans la concession de Saint-Louis depuis le mois de juillet, tout le monde vivait de mil comme les africains, et plus de vin depuis le 1er octobre 1719. Il recommandait de faire attention au choix des commis, car le climat du pays renversait la cervelle des lunatiques, des maniaques et des hypocondriaques. Les exemples de folie étaient fréquents.
Le 31 décembre 1719, venant de Gorée, arrivèrent deux barriques de vin, et 400 livres de farine qui seront gardées pour les malades, les valides se nourrissant de couscous.
André Brüe adressa un courrier à la Compagnie, disant qu’il se préparait à rentrer en France, laissant le commandement à son second, le Sieur Nicolas Desprès de Saint-Robert, et envoya en même temps les comptes arrêtés par les garde-magasins.
Le 6 avril 1720, dans une correspondance d’André Brüe au Sieur Masou, commandant à Bissao, il explique qu’il était entré dans sa 67ème année le 25 février 1720, qu’il aurait du repartir en France depuis décembre 1718, mais que le Conseil de marine lui avait ordonné de prolonger son séjour.
Le 4 mai 1720, la dernière lettre officielle d’André Brüe, remerciait la Compagnie de lui avoir obtenu du contrôleur général John Law de Lauriston, une gratification de 50.000 livres et une de 38.000 livres pour les employés.
Le 15 juin 1720, André Brüe rentra en France, où il arriva le 15 août 1720, fatigué, il se retira à Rouen.
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Il est remplacé par Nicolas Desprès De Saint-Robert au poste de Directeur de la Compagnie d'Occident (Compagnie des indes)
Les postes occupés par les commis à la fin de son commandement étaient Saint-Louis, Gorée, les deux Forts de Galam, les Comptoirs de Joal, Albreda et Bissao.
Le 24 mai 1721, son successeur Nicolas Desprès de Saint-Robert, un vieux commis, qui avait servi à Galam, demanda son rappel à cause de ses infirmités. Il proposa pour le remplacer le Sieur Julien du Bellay, le teneur de livres du Sénégal.
Le 16 octobre 1721, des Maures Trarza, d’Ali Chandora surprennent un barque avec 16 hommes à bord, dont le Sieur Duval, commandant le Fort d’Arguin, qui revenaient de Saint-Louis et les tuèrent.
Le 7 janvier 1722, la Compagnie nomma Julien du Bellay, pour remplacer Nicolas Desprès de Saint-Robert.
Le 28 décembre 1722, il ne restait plus ni farine, ni vin,, pas plus à Saint-Louis qu’à Gorée.
Les commis se nourrissaient de mil et buvaient de l’eau, le Gouverneur de Gorée avait dû vivre la moitié de l’année avec du riz. il n’avait ni linges, ni vaisselles, ni remèdes; tout le monde mangeait dans des gamelles. La garnison était composée de 16 hommes.
Le 13 janvier 1723, la Compagnie arma à Lorient une escadre de quatres frégates et un galiote, dont elle donna le commandement au Sieur Michel Friger de la Rigaudière, lieutenant des vaisseaux du Roi. André Brüe, nommé par le Roi Louis XV et la Compagnie, l’accompagna avec le titre de Commissaire général pour la régie de toutes les affaires de la concession du Sénégal.
Portrait Louis XV par Louis-Michel van Loo exposé au Chateau de Versailles.
L’escadre arrive le 6 février au Cap-Blanc et débarqua dans l’île d’ Arguin 400 hommes qui s’avancèrent jusqu’à portée de canon du Fort. Le commandant hollandais Jean Beers, sommé de se rendre, refusa et prétendit que le Sieur de Both lui avait vendu et qu’il le tenait, en outre du Roi de Prusse, auquel il l’avait acheté pour 30.000 rixdales.
Avant d’ouvrir la tranchée, ils essayèrent de déblayer les citernes d’eau, que les hollandais avaient comblées. Ils n’y purent parvenir, et malgré les protestations d’André Brüe conseillant d’envoyer deux navires faire de l’eau à Saint-Louis, ils levèrent le siège le 22 février 1723 et allèrent mouiller au Cap Sainte-Anne, d’où André Brüe se rendit à Portendick.
Carte Sénégal 1690 (source: Gallica - BNF)">
Le 6 mars 1723, André Brüe, renouvelle le Traité avec Ali Chandora, chef des Maures Trarza, cédant le Fort hollandais abandonné. Il y laissa une garnison et se rendit à Saint- Louis. Puis il embarqua avec Nicolas Desprès de Saint-Robert le 25 avril 1723 pour Gorée et le 8 mai 1723, il repartit pour la France de Gorée et arriva à Groix le 8 juillet 1723.
Carte Sénégal 1690 (source: Gallica - BNF)">
Au mois d’ avril 1723, Julien du Bellay, prit son poste à Saint-Louis en remplacement de Nicolas Desprès de Saint-Robert, il y exerça son autorité jusqu’en 1726.
Fort Saint-Louis du Sénégal vers 1720
En date du 14 octobre 1723, un rapport de Julien du Bellay, indiquait qu'il y avait au Sénégal (c'est à dire Saint-Louis) 30 canons, 60 blancs, et 50 Bambaras; 42 canons, 14 blancs et quelques africains à Gorée; 5 ou 6 blancs et quelques Bambaras en Gambie; 3 ou 4 blancs à Bissao; 1 directeur, 12 canons, 15 blancs et 15 Bambaras et quelques bâtiments en terre servant de captiveries au Fort Saint-Joseph de Galam.
La gomme était estimée à 6 livres le quintal, et 35 livres à la revente;
les captifs africains à 120 livres pièces et 800 livres à la revente;
le morfil à 72 livres le quintal et 150 livres à la revente;
la cire à 64 livres le quintal et 200 livres à la revente;
les cuirs à 10 sous et 3 livres 10 sous à la revente;
le marc d’or à 512 livres et 1000 livres à la revente.
Le paiement des employés à 200.000 livres et l’armement des vaisseaux à 420.000 livres.
Le Sieur Jean Levens de la Rouquette est nommé Directeur général et commandant du Fort Saint-Joseph le 24 octobre 1723, avec pour instructions de former un établissement le plus haut possible sur la Falémé, de façon à intercepter le commerce de la Gambie et s’approprier des mines d’or.
Fort Saint Joseph vers 1700 (source: Gallica - BNF)
Le Fort Saint-Joseph, sur le fleuve Sénégal, près de Makana, était la base d’opérations. La Compagnie voulait y avoir cinq commis, 20 soldats, vingt Bambaras et l’autorisait à emprunter à Saint-Louis les ressources qui lui seraient nécessaires. Il pourrait emporter 4 mortiers, 6 canons avec des munitions, des médicaments, des outils, des ouvriers qu’il pourrait conserver dans le nouveau Fort.
Une fois installé au Fort Saint-Joseph, il devait remonter la Falémé, reconnaître le pays, et tâcher de se lier avec les africains,et faire un rapport sur les mines, laisser trois commis, 10 soldats et 6 Bambaras dans le Fort à construire, qu’il devait nommer Fort d’Orléans. Julien du Bellay était chargé de le ravitailler et correspondait avec lui. Le Sieur Jean Levens de la Rouquette était appointé de 3000 livres par an, et toucher 1% de la Traite des africains, 5% sur la traite de l’or et des vivres.
Le 19 décembre 1723, Julien du Bellay adresse à la Compagnie, un courrier demandant de compléter la garnison de Galam à trente hommes, celle de Gorée à trente et celle de Saint-Louis à quarante hommes. Il installa à Galam le Sieur Jean Levens de la Rouquette, comme directeur. Celui ci installa un Fort à Farbanna, sur la rive droite de la rivière Falémé, et un autre à Samarina, à une lieue et demi des mines de Tambaora en 1724.
Carte Sénégal 1723 de la Falémé par Compagnon
En 1724, une délibération des commis contresignée par Julien du Bellay, propose à la Compagnie d’établir un Fort à Bissao, à côté de celui abandonné par les portugais.
Le 15 décembre 1724, le Sieur Jean Levens de la Rouquette écrivit à Julien du Bellay, pour se plaindre des mensonges d’André Brüe et de Nicolas Desprès de Saint-Robert, concernant cette région, il était malade et demandait son retour; il renvoyait son sous-directeur le Sieur Gaffé, auteur d’un plan d’établissement dans le Bontou, qu’il trouvait incapable et accusait de vivre avec une prostituée, qui ayant 7 ou 8 compagnes, et chacune leurs pères, frères et cousins en si grand nombre qu’il fallait fortement prévariquer pour les entretenir.
Il demandait à être relever dès septembre 1725, préférant être petit commis à Saint-Louis qu’avoir 100.000 écus de rente sous le climat de Galam. Il le priait de lui dire s’il était disposé à rentrer en France, après ses 3 années de Direction, c’est à dire le 25 avril 1726, auquel cas, en tant que successeur en titre, il reviendrait à Saint-Louis en novembre 1725, où il resterait pour s’instruire du commerce en attendant de prendre le commandement.
En 1725 le Sieur Jean Levens de la Rouquette écrivit à la Compagnie, pour la déconseiller absolument de s’établir dans le pays de Bambouk, où les frais dépasseraient les profits.
Fin octobre 1724, il avait été empêché par les africains de remonter la vallée de la Falémé; il n’avait pu parvenir qu’à Naye, à 18 lieues de l’embouchure. Il envoya un canonnier nommé Huard, mais celui-ci ne put dépasser 3 lieues au dessus de Naye.
En avril 1726 le Sieur Jean Levens de la Rouquette, alors chef de Galam, remplaça Julien du Bellay, et gouverna deux période de trois ans de 1726 à 1733. Entre les deux (vers 1730), il fit un voyage en France et revint au Sénégal, avec un prolongation de 3 ans.
En 1730 la Compagnie envoya en mission le Sieur Pelay, habile artiste de la Monnaie de Paris, avec 5.900 livres. Il partit de Lorient le 6 juin 1730 , arriva le 26 juin à Saint-Louis et le 28 août à Galam. Accompagné du Sieur Boucard employé à Galam, il arriva le 22 septembre à Samarina, à trois quart de lieue des mines de Netteko, que le Sieur Jean Levens de la Rouquette avait installé en 1727 et où se trouvait une habitation gardées par 6 Laptots.
Le Sieur Pelay en partit le 22 novembre et arriva le même jour à Farbanna.
Carte Sénégal 1723 de la Falémé par Compagnon
Il visita le lendemain la mine de Semella, situé sur un marigot d’eau vive; sous prétexte de chercher de la chaux et de l’argile à brique, il examina les puits où travaillaient les habitants et la terre aurifère. Il prétendait qu’une femme du pays pouvait laver en un quart d’heure dix livres de terre, qui contenait de 10 à 30 gros d’or à la livre. Ce qui était absurde car cela faisait entre 38 grammes et 114 grammes d’or pour 10 livres de terre.
(Vers 1910 des ingénieurs ayant explorés ces mines, estimaient à 6 grammes d’ or la tonne de terre, les alluvions du Bambouk.)
À son retour le Sieur Pelay se plaignit d’avoir été mal accueilli par le commis Lebegue qui commandait le Fort Saint-Joseph, celui-ci fut révoqué et remplacé par le Sieur Boucard.
La Compagnie lui confia une seconde mission, le Sieur Pelay repartit avec un traitement fixe de 5.200 livres, et une remise de 10% sur le produit net de ses recherches, pour établir un Fort près de Netteko et diriger l’exploitation.
En 1732 , le Sieur Boucard était remplacé par le Sieur Pelay, comme Directeur général de Galam, avec sous ses ordres 21 commis et ingénieurs, 24 ouvriers, 20 soldats européens, 96 gourmets et 43 Laptots.
Le 1er septembre 1732, il demanda de lui envoyer 200 femmes pour le service de la garnison.
En 1732, la Compagnie envoya pour inspecter les écritures et les faire établir en partie double, son teneur général de livres de la Ferme du tabacs, le Sieur Lejuge, il arriva le 6 avril 1732, secondé par Pierre-Félix-Barthélémy David, fils d’un des Directeurs de la Compagnie française des Indes, avec le titre de Sous-inspecteur au Sénégal, qui y serait établit comme teneur de livres général au Sénégal.
En juin 1732, le Sieur Lejuge écrivit à la Compagnie pour se plaindre du Sieur Jean Levens de la Rouquette, qui ne le secondait pas. Il avait fait mettre aux fers, un de ses domestiques, qu’il avait laissé nommé aide-garde de magasins, et une fois nommé, il l’avait accusé de malversations et le renvoyait en France, uniquement pour lui nuire; et des commis qui le haïssaient parce qu’il était honnête.
Le Sieur Jean Levens de la Rouquette prétendait que sa mission se bornait à l’établissement des écritures selon les règles; et que pour les reste il était subordonné à lui. Le Sieur Lejuge demandait donc des ordres précis et déclarait qu’il avait les mains liées.
La compagnie le nomma au début de 1733, pour remplacer le Sieur Jean Levens de la Rouquette, dont le contrat se terminait. Le Sieur Jean Levens de la Rouquette était retourné en France, et comme son successeur Le Sieur Lejuge était en Gambie, le Sieur Devaulx prit l’intérim et lui écrivit pour lui annoncer sa nomination.
Mais il ne devait jamais prendre possession de son poste; embarqué sur un bateau de traite, il rencontra un si mauvais temps, qu’il fût forcé de faire route vers la Martinique; il mourut en mer le 7 mars 1733.
Le Sieur Devaulx l’annonça à la Compagnie par lettre le 30 août 1733, qui n’arriva en France qu’au mois de mai 1734.
En 1733, le Sieur Devaulx transmit une lettre du Sieur Beaufort, second du Fort Saint-Joseph, qui annonçait la mort de Sieur Pelay, attiré dans un Guet-apens par trois chefs Sarakholes et tué. Les commis survivants semblaient avoir perdu tout sang froid et ne firent rien pour l’ aider.
Le 3 mars 1733, le Sieur Devaulx, écrivit pour raconter la mort du Sieur Pelays tué à Dramanet le 21 décembre 1732, avec quatre autres commis, dans un guet-apens dressé par les Marabouts du village.
Il donna comme cause, l’esprit tyrannique de celui-ci, des menaces brutales qu’il faisait aux africains, qu’il violentait, se disant chef du pays, et les menaçait de saccager leurs villages et de les châtrer; dires qui ont été confirmé par le Sieur Lejure, qui lui trouvait un caractère trop vif.
La conséquence fut le retrait des ouvriers amenés par le Sieur Pelay, l’évacuation des Comptoirs de Farbana et Samarina et l’abandon de toutes recherches dans le Bambouk.
Carte Sénégal 1723 de la Falémé par Compagnon
En 1734 la «Compagnie française des Indes Occidentales» édita son règlement.
À cette date, le Comptoir d’Arguin et de Portendik étaient définitivement abandonnés, il en restait un à Saint-Louis, Gorée et Albreda, et une case à Bissao, qui fut évacuée en 1736, et le Fort de Saint-Joseph en Galam.
L’administration était distinguée en trois départements: celui de Saint-Louis, celui de Gorée et celui de Galam, les autres comptoirs étaient supprimés ou desservis par la traite maritime. Il y avait un Conseil supérieur de direction à Saint-Louis, dont l’institution remontait à l’Edit de février 1726. Il était composé d’un chef, qui était le Directeur, et de 10 conseillers, dont quatre résidents, les autres étaient dits honoraires et répartis dans les Comptoirs.
Les principaux commis étaient, après le Directeur général, le Sous-Directeur inspecteur des Livres, premier conseiller; l’inspecteur général des magasins, deuxième conseiller; le Directeur général de Gorée, conseiller honoraire et premier teneur de livres, et le Directeur de Galam, conseiller honoraire et second teneur de livres et secrétaire du Conseil; les sous- directeurs de Gorée et Galam.
Chaque département comprenait un Conseil particulier de direction composé de 3 personnes: le Directeur, le Sous-Directeur et la Garde-magasins.
Le Conseil supérieur s’assemblait une fois par semaine, décidait de toutes les affaires à la plurarité des voix, le chef ayant voix prépondérante en cas de partage. Ce conseil rédigeait et signait la correspondance, le Directeur général donnait les ordres; les conseils particuliers et subordonnés prenaient ceux du Conseil supérieur pour la Traite.
Il y avait 25 commis, dont 5 du premier ordre, 3 à Gorée, 2 à Galam; 3 du second ordre, 2 à Gorée et 2 à Galam, etc.. soit un total de 36 commis au lieu des 49 qui existaient en 1733.
La Compagnie voulait placer les nouveaux, les six premier mois, à Gorée, afin qu’ils s’acclimatent, et se réservait toutes les promotions.
La marine particulière de la Compagnie se composait d’une dizaine de vaisseaux, dit de seconde navigation. Elle comptait, 35 officiers de marine, répartis entre les trois départements, auxquels elle en ajouta neuf, soit un total de 44 officiers. Elle réduisait le nombre d’ouvrier de 46 à 40, celui de domestiques blancs de 8 à 3.
La garnison composée de 76 soldats, répartit à raison de 42 à Saint-Louis, 16 à Gorée et 20 à Galam. Il y aurait désormais dans la Concession 215 blanc au lieu de 237. Le service intérieur était fait par les captifs africains, dont le nombre fut réduit de 233 à 174.
Le résultat de ces modifications diverses fut de réduire les dépenses administratives de 150.029 livres 10 sous à 137.869 livres 13 sous. Les dépenses totales, y compris la Traite, de 762.142 livres en 1733 furent ramenées à 748.725 livres 8 sous. Le produit total de la Traite était de 1.383.100 livres; elle e composait de 10.000 quintaux de gomme 1.450 captifs africains, 100 marcs d’or, 200 quintaux de cire brute, 97 quintaux de morfil.
Compte tenu de la perte éprouvée par la Compagnie par le sucre, que les planteurs de Saint-Domingue, donnait en échange des esclaves, les directeurs estimèrent que cette réforme, devait rapporter un bénéfice de 1.402 livres 6 sous.
À la suite de ce rapport, le Sieur Devaulx, nommé Directeur général du Sénégal en août 1734, est révoqué comme incapable le 7 octobre 1734 et remplacé par le Sieur Judde, qui ne prit pas possession de son commandement. Le Sieur Devaulx continua à diriger les affaires comme intérimaire, puis en 1736, il signa comme Directeur général, les lettres du Conseil supérieur du Sénégal.
Le 4 mai 1736, face aux refus de tous les autres commis d’évacuer le Comptoir de Bissao, jadis établit par André Brüe en 1698, où les employés étaient continuellement maltraités par les africains et, où se trouvaient 300.000 livres de marchandises, Pierre-Félix-Barthélémy David s’embarqua avec 30 hommes, sur le bateau l’«Aventurier». Il réussit à embarquer tout ce qu’il y avait de la valeur, mais tombé malade à la suite de cette expédition, il prit un congé qu’il alla passer en France.
En 1738, Pierre-Félix-Barthélémy David, était nommé Directeur général et chef des Comptoirs de la concession du Sénégal. Il partit à bord du vaisseau la «Victoire» et passant devant la Baie d’Arguin, il fit la chasse à des vaisseaux interlopes venus charger de la gomme. Mais il fit naufrage sur le Banc de Tendel, à 10 lieues de Portendik, il partit à bord d’une barque pour y aller chercher du secours, il y trouva un croiseur royal et le conduisit sur les lieux du naufrage et parvint à sauver l’équipage en péril.
Carte Sénégal 1690 (source: Gallica - BNF)
Le 25 ami 1740, pour arrêter la contrebande anglaise de gomme il signa un Traité avec la «Compagnie Royale d' Angleterre», représentée par Charles Orfuse, ayant pour objectif d’échanger annuellement 360 milliers de livres de gomme contre 300 des captifs africains, et la neutralité en temps de guerre pour les vaisseaux employés à ce service.
En dix ans les anglais fournirent annuellement 300 captifs contre 360.000 livres de gommes, soit 1.200 livres la pièce d'Inde.
En 1741, Pierre-Félix-Barthélémy David retourna en France et proposa à la Compagnie de recommencer l’exploitation du Bambouk. Il avait apporté quelques sacs de terre aurifère, qui furent lavée et analysée, de telle sorte que la Compagnie l’autorisa de nouveau à explorer la région.
Son succès lui valut d’être nommé en 1742, par commission spéciale: Gouverneur des Forts, îles, comptoirs et habitations de la concession du Sénégal, compris le Cap-Blanc à Sierra Leone, et Président du Conseil supérieur, pour y commander les habitants, commis, officiers et gens de guerre.
Le 11 juillet 1744, Pierre-Félix-Barthélémy David avec 60 hommes partit de Saint-Louis pour faire le voyage de Galam. Il parvint jusqu’à l’île de Cagnou, remonta la Falémé jusqu’à Farbanna et fit construire un Fort.
Carte Sénégal 1716 de la Falémé par Compagnon
Dans un rapport il prétendait qu’une laveuse du pays obtint devant lui en une heure une quantité prodigieuse de paillettes d’or, rien qu’en lavant le sable des puits indigènes en exploitation. Il évaluait le produit à deux grains d’or à l’once, soit 15 centigrammes et demi d’or par 30 grammes de terre, ce qui représentait 5 kilogramme à la tonne, proportion qu’aucune mine connue n’avait jamais atteinte.
Il vit la mine de Netteko d’où il revint jusqu’aux bords de la Falémé. Ce voyage fait en plein hivernage, coûta la vie à 20 personnes qui la composaient. Il commença un établissement à Podor, chez les Braknas, qui fournit jusqu’en 1746 des vivres à Saint-Louis.
En 1746, Pierre-Félix-Barthélémy David, fut nommé au gouvernement des Îles de France et de Bourbon, à la place de la Bourdonnais, et était remplacé par son cousin, le Sieur Pierre Estoupan de la Brüe.
Les forces militaires à Saint-Louis étaient de 42 mariniers et 26 hommes de troupe de terre. Il resta en poste jusqu’à la prise de Saint-Louis en 1758.
En 1748, la Basse-Falémé fut parcourue par un commis appelé Duliron. Il leva le plan de cette rivière, qu’il parait avoir remonté assez haut. Il nomma des localités qu’il est difficile d’identifier: Cicella, Debou (qui pourrait être Senoudebou), Cacoulou, qui serait à quatre jours de marche de la Gambie. Il cite le marigot de Dalamounet, qui naît près de Keniba (Kenieba); de l’embouchure de ce marigot jusqu’aux mines de Netteko, il y aurait dit-il neuf lieues. Il place Cicella en aval de Dantella ou Dantillia, et cette dernière localité à trente lieues de l’embouchure de la Falémé.
Carte Sénégal 1723 de la Falémé par Compagnon
Le 3 mars 1749, le Sieur Michel Adanson, recommandé, avec promesse d’emploi dans les concessions, par Antoine Lely David, père de Pierre-Félix-Barthélémy David, embarqua à Lorient.
Il arriva le 25 mai 1749 au Sénégal. Il commença par apprendre le Wolof et pendant plusieurs mois parcourut les îles et le continent voisin de Saint-Louis.
Il chassa et herborisa dans l’ île de Sor, dans l’île de Thionq et sur la Grande Terre.
En juin 1749, il poussa jusqu’à l’escale des Maringouins et gagna le Podor où il arriva avec un convoi de Traite. Il fit de ce poste, qui avait la réputation d’être un des plus chauds et des plus malsains du Sénégal, une description qui semble extraordinaire, parce qu’elle était à la fois fleurie et enthousiaste. C’était à peine si ce poste existait depuis quelques années.
Le Sieur Adanson déclare que le jardin produit des oranges, des citrons, des figues, des grenades, et tous les légumes d’Europe. Il y vit deux autruches élevées par des commis, et les fit monter par des africains, pour se rendre compte de l’usage qui pourrait être fait de ces animaux comme coureurs et comme porteurs.
En juillet 1749, il partit pour Gorée, qu’il trouva imprenable et vit de nombreux jardins plantés d’arbres fruitiers et de légumes; il trouva le séjour salubre et charmant.
En août 1749, il visita Portudal, où ne se trouvait plus de Comptoir français, et revint en septembre à Gorée.
Il explora les îles de la Madeleine, et retourna à Saint-Louis au mois d’ octobre 1749.
8 jours après il repart pour Podor, sur sa route il signala la présences de nombreux hippopotames, d’éléphants, de tigres, c’est à dire des panthères et des léopards. C’était la fin de l’ inondation et il trouva le pays extrêmement agréable, couvert de verdure et d’une fertilité qui contrastait avec la réputation qui lui était faite.
Suite...1750-1799