Expéditions de la Basse-Casamance - 1860-1865

En mars 1860, une expédition fut dirigée contre les peuplades de la Basse-Casamance.

Son but était de mettre un terme aux pillages et aux exactions commises depuis quelques années par les villages de Garonne et de Thionq, sur nos nationaux et alliés.

Les indigènes de la Basse-Casamance, plus sauvages encore que tous ceux à qui nous avions eu affaire auparavant, ne sont qu'en partie armés de fusils ; un grand nombre de leurs guerriers combat encore avec des javelots et des boucliers en peaux de buffle. Cependant ceux de Garonne sont tous bien armés et ont une grande réputation de bravoure dans le pays.

Garonne et Thionq protégés par les nombreux marigots qui coupent en tous sens les plaines qui les environnent, marigots dont nous ne connaissions ni la direction, ni la profondeur, se croyaient à l’ abri de nos atteintes, parce qu'une première expédition faite au mois de janvier 1859, par le commandant de la division navale des côtes occidentales d'Afrique, n'avait pu les détruire.

Pendant l’ année 1859, surtout, ils avaient jeté l’ effroi dans le bas de la rivière. Pour les réprimer, M. le chef de bataillon du génie Laprade, commandant particulier de Gorée, reçut Tordre du gouverneur de marcher contre eux avec une colonne de 800 hommes et 2 obusiers.

Cette colonne avait, pour chef d'état-major, M. Brossard de Corbigny, lieutenant de vaisseau ; pour chef du génie, M. Vincent, capitaine; pour chef de l’ambulance,M. Bel, chirurgien de 1ère classe.
MM. Aube, lieutenant de vaisseau, commandait les compagnies de débarquement ; le capitaine Millet commandait l'infanterie ; le capitaine Ringot commandait les tirailleurs ; le sous-lieutenant Fauque commandait 20 spahis à pied ; le capitaine d'artillerie Mailhetard commandait les volontaires; le capitaine d'artillerie Lemonnier commandait la section d'obusiers.

La flottille, destinée à transporter ces troupes se composait des avisos à vapeur l’ Etoile, capitaine Aube ; le Dialrnatchy capitaine Vallon ; l’ Africain capitaine Lecaze ; le Grand-Bassam, capitaine Martre ; le Basilic, capitaine Faveris, et de la citerne flottante la Trombe.

M. le capitaine de frégate Le Bourgeois-Desmarais, commandant supérieur de la marine de la colonie, commandait cette flottille ; il était chargé de la mission difficile de la conduire, par des marigots sinueux et à peine connus, dans la position la plus avantageuse pour le débarquement.

L'expédition quitta Gorée, le 6 mars 1860, à 9 heures du matin ; le lendemain, à 3 heures de relevée, elle arrivait à Carabane.
Le 8, à 4 heures du matin, la flottille se mit en marche pour pénétrer dans les marigots qui conduisent à Garonne, et le 9, à midi, après une navigation des plus difficiles, conduite avec beaucoup de prudence et une grande habileté les avisos le Dialtnatch, l’ Africain, le Grand-Bassam et le Basilic étaient embossés, au grand étonnement de nos ennemis, devant le débarcadère de Hilor, ou Banantra, premier village de Garonne.

Hilor, situé à 1000 mètres du mouillage, est protégé par une ligne de marais, couverts de palétuviers bordant la plage sur une profondeur de 300 mètres. Le terrain qui sépare ces marais du plateau sur lequel se trouve le village, est entrecoupé de rizières profondes, dont l'ennemi pouvait tirer un grand parti pour la défense ; ces rizières se continuent jusqu'au débarcadère, par une trouée large de 250 mètres à travers les palétuviers.

Les mouvements de l’ennemi, que l’ on distinguait de la mâture des bâtiments, nous donnèrent une idée exacte du système de défense que nous allions rencontrer. Une troupe nombreuse embusquée derrière des benténiers magnifiques qui bordent le village, devait nous en disputer l'entrée, pendant que d'autres masses, formées sur la droite et sur la gauche dans les rizières et les palétuviers, se jetteraient sur nos flancs au moment de l'attaque et viendraient peut-être, lors du débarquement, nous fusiller à 100 mètres de distance, sous la protection des palétuviers.

Le commandant de la colonne arrêta immédiatement, avec M. le commandant supérieur de la marine, les dispositions suivantes pour le débarquement.

Pendant que les bâtiments du centre couvriraient]d'obus les rizières que nous avions à traverser pour arriver au village, lès bâtiments situés à l’ extrémité de la ligne d'embossage devaient fouiller avec leur artillerie les palétuviers situés à droite et à gauche du point de débarquement. Au signal convenu pour le débarquement des troupes, les bâtiments du centre seuls devaient cesser leur feu.
Ces dispositions eurent un plein succès; l'ennemi tenu à distance par l’artillerie de la flottille, nous opérâmes noire débarquement sans recevoir un coup de fusil, et Ton prit ses mesures pour l’ attaque du village.
La colonne fut déployée par bataillons serrés en masse, les laptots à droite, l’infanterie au centre, les tirailleurs sénégalais à gauche ; les deux pièces d'artillerie furent placées dans l’intervalle des bataillons.
Le capitaine du génie Vincent reçut le commandement des tirailleurs formés du 1er peloton de chaque bataillon, des spahis à pied et des volontaires; ces tirailleurs se portèrent sans obstacle à 150 mètres de la ligne de bataille. Ces dispositions prises, le commandant Laprade mit la colonne en mouvement vers le village ; notre artillerie ne pouvant rouler à travers les rizières, fut portée à bras par nos canonniers.
A peine la colonne eut-elle débouché dans les vastes rizières qui séparent les hauteurs des palétuviers, que l’ennemi exécuta la manœuvre prévue ; les défenseurs du village, embusqués derrière des plis de terrain et de gros arbres, ouvrirent un feu bien nourri sur nos tirailleurs, que rien ne protégeait, et les groupes répandus à notre droite et à noire gauche menaçaient les flancs de la colonne.
Voyant que l’ ennemi, confiant dans sa force, n'avait pris aucune disposition pour défendre pied à pied le village, ne voulant pas laisser continuer le combat de nos tirailleurs dans des conditions désavantageuses, et se sentant d'ailleurs assez fort pour enlever le village et repousser les attaques dirigées sur nos flancs, M. Laprade plaça en réserve, sous le commandement du capitaine Hopfer, deux pelotons d'infanterie et l’ artillerie que les irrégularités du sol ne permettaient pas d'employer; deux pelotons de laptots furent portés à droite, deux pelotons de tirailleurs sénégalais à gauche, pour faire face aux attaques dont nos flancs étaient menacés, et on s'avança sur le village avec les autres troupes formées en colonne d'attaque.

L'ennemi nous attendit en réservant son feu et nous accueillit à 50 pas de distance par une vive fusillade, heureusement mal dirigée.
Les officiers d'état-major, le capitaine du génie Vincent, le sous-lieutenant des spahis Fauque, les chefs de corps Aube, Ringot, Millet, Mailhetard, marchant à la tête des troupes, débusquèrent l'ennemi de toutes ses positions et pénétrèrent à sa suite dans le village dont la possession nous était désormais assurée.
Pendant que nous obtenions ce succès sur le centre, les pelotons de laptots et de tirailleurs sénégalais, chargés de protéger nos flancs, culbutaient l'ennemi dans la plaine et le refoulaient au loin dans les bois dont il n'osa plus sortir.
La victoire était à nous, mais le combat n'était pas terminé; après avoir enlevé le village, les troupes du centre le traversèrent pour fouiller la lisière des bois situés en arrière et d'où nous pouvions être facilement inquiétés.
Les tirailleurs, sénégalais, sous les ordres du capitaine Ringot, rencontrèrent des ennemis sur la gauche, les délogèrent après une action assez vive dans laquelle se fit remarquer le capitaine de Pineau. Le capitaine d'infanterie Millet exécuta une opération analogue à hauteur du centre de village, avec beaucoup d'intelligence et de résolution. Ces opérations terminées , le village de Hilor fut livré aux flammes. Cette affaire, pour laquelle tous les villages ennemis avaient fourni leurs contingents, nous coûta un caporal d'infanterie et un tirailleur sénégalais tués; un officier, M. le sous-lieutenant Lefel, légèrement blessé et 22 hommes blessés, dont un seul grièvement.

L'ennemi laissa plusieurs cadavres sur le lieu du combat; il emporta ses blessés dans les bois; le fils du roi de Hilor fut tué.

On établit le bivouac pour la nuit, dans la plaine qui sépare le village du point de débarquement. Le lendemain, au point du jour, M. le capitaine d'artillerie Mailhetard, commandant les volontaires, fut chargé de transporter nos blessés à bord des bâtiments, et, avec le reste de la colonne, le commandant Laprade marcha sur le beau village de Courba qui ne fut pas défendu et qu'il fit brûler.
M. le lieutenant de vaisseau Aube, chargé de contourner ce village, surprit dans un fourré quelques maraudeurs qui lui tuèrent un laptot. Il les poursuivit vigoureusement et leur fit un prisonnier.

A 8 heures, la colonne reprit le chemin de Hilor où elle passa la journée; elle prit une centaine de bœufs et un troupeau de chèvres que l’ ennemi n'avait pu emmener dans les bois. Le soir, les troupes regagnèrent leurs bords respectifs.

Le 10 mars 1860 à 6 heures du matin, la flottille appareilla pour se rendre au fond du marigot des Djougoutes, reconnu comme étant le point le plus favorable pour le débarquement des troupes destinées à opérer contre les villages de Thionq.

Les Djougoutes étaient nos amis; ils s'empressèrent de mettre toutes leurs pirogues à notre disposition ; elles nous furent d'un grand secours pour accoster la plage inaccessible à marée basse pour les canots.

Le 10, au soir, la colonne bivouaquait près des villages des Djougoutes-Tendouk, et le 11, à 5 heures du matin, elle se mit en marche vers les villages de Thionq.
A 7 heures, nous étions à un kilomètre du premier village, lorsque du fond des bois qui longeaient notre droite, sortirent des cris sauvages qui nous annoncèrent la présence de l'ennemi. La colonne marchait par le flanc sur un étroit sentier tracé à travers les rizières; le commandant Laprade l'arrêta et par un. à-droite, elle se trouva en bataille, par inversion, face au bois d'où l'ennemi allait déboucher. Il ne tarda pas à paraître.
Ce fut un singulier spectacle pour nos troupes que cette nuée de noirs armés quelques-uns de fusils, mais le plus gnand nombre de lances et d'immenses boucliers ronds en peaux de buffle venant nous défier à 23 pas. Accueillis par un feu de mousqueterie bien dirigé et par quelques fusées de guerre habilement lancées par l'artillerie, ils s'arrêtèrent frappés d’ étonnement.
Saisissant ce moment favorable , le commandant Laprade ordonna au capitaine Millet de les charger avec son bataillon; cette manœuvre vigoureusement exécutée eut un succès complet et changea en déroute une attaque faite avec la plus grande confiance. Les spahis se joignirent à l’ infanterie pour poursuivre l’ ennemi dans les bois.
Pendant cette manœuvre sur notre droite, le commandant Laprade s'avança avec les laptots, les tirailleurs et les volontaires sur les villages de Thionq qui furent enlevés sans résistance sérieuse.
A 8 heures, le combat était terminé. L'ennemi laissa plus de 40 cadavres sur le champ de bataille ; il perdit 20 prisonniers et un troupeau de 200 bœufs et de 150 chèvres : tous ses approvisionnements de riz furent enlevés par nos volontaires ou détruits par l’incendie.

Nos troupes, aussi heureuses que braves, ne perdirent pas un homme; un artilleur seul fut légèrement blessé d'un coup de lance.

A 2 heures de l'après-midi, la colonne se mit en marche pour se rendre au bivouac qu'elle avait quitté le matin; elle rembarqua dans la soirée même du 11 mars 1860 et dans la nuit du 11 au 12.

L'expédition était terminée; les pirates audacieux et insolents de Garonne et de Thionq avaient reçu une rude leçon et la supériorité de nos armes, un moment contestée , était solidement rétablie dans toute la Basse-Casamance.

A la suite de ces expéditions, furent passés, avec les rois de Baol, de Sine et de Saloum, trois traités.

Expédition de la Haute-Casamance (Souna) - 1861.

La Basse-Casamance (les Djola), avait été soumise comme nous l’ avons vu, par M. le commandant Laprade, en mars 1860.

Au mois de novembre de la même année, M. Parchappe, enseigne de vaisseau, commandant le petit aviso le Griffon, avait infligé une rude leçon aux Balantes, peuplade presque sauvage du cours moyen de la rivière, en détruisant avec une poignée d'hommes et après une lutte longue et acharnée leur principal village, Couniara.

Cet officier avait eu 24 hommes tués ou blessés et lui-même avait reçu une légère blessure à la poitrine. Vingt Balantes étaient restés sur place, et cette peuplade était venue à composition.

Il restait à venger dans la Haute-Casamance, contre les grands villages Mandingues musulmans du Souna, dix années d'outrages et de violences : en 1855, les gens de Bombadiou avaient pillé nos embarcations et massacré les équipages; en 1860, ils avaient traîné aux pieds de leur chef, le commandant de Sédhiou, M. le lieutenant Faliu, qui avait débarqué sans défiance sur leur rivage.
En 1856, les gens de Sandiniéri avaient mis nos comptoirs au pillage; en 1860, ils avaient déclaré insolemment au commandant de Gorée qu'ils n'exécuteraient pas les traités signés par eux; à la fin de cette même année, Dioudoubou se partageait un vol de 2500 francs fait dans Sédhiou même, et enfin, le 5 février 1861, Bouniadiou, village du Pakao, sur la rive droite, venait de piller chez nos traitants une valeur de 10.000 francs.
Il est entendu que nous passons sous silence une foule de méfaits moins graves.

Le chef de bataillon du génie Pinet Laprade, commandant particulier de Gorée, avec sa garnison renforcée des trois compagnies de tirailleurs algériens, momentanément dans la colonie, et commandés par le capitaine Béchade, reçut l'ordre d'aller régler nos affaires sur ce point éloigné du chef-lieu de deux cents lieues au moins.

Le 5 février 1861, il quittait Gorée avec les avisos Dialmaich, Africain, Grand-Bassam et Griffon, le cutter l’ Écureuil, la goélette la Fourmi et la citerne la Trombe. La flottille était commandée par le lieutenant do vaisseau Vallon, capitaine du Dialmatch.

Le 10 février 1861, à sept heures du matin, les troupes débarquées au nombre de 700 hommes, vis-à-vis de Sédhipu, marchaient sur Sandiniéri et enlevaient ce village à la baïonnette, malgré la vigoureuse défense des habitants, en les poussant pied à pied jusque dans les bois épais qui entourent le village.
Nous n'eûmes que 4 blessés dans cette affaire, l’ ennemi laissa entre nos mains 20 morts et 50 prisonniers.

Un retour offensif des Mandingues fut repoussé victorieusement par nos troupes. Le capitaine Millet, avec I5O hommes d'infanterie de marine, avait, par un mouvement tournant, pris l'ennemi en flanc pendant que les tirailleurs le chargeaient de face.

Tout était fini de ce côté, il était onze heures et la chaleur était étouffante, lorsqu'une vingtaine de soldats qui étaient allés au fleuve pour se désaltérer, furent tout à coup enveloppés par les contingents de la rive droite qui venaient, mais un peu tard, au secours de Sandiniéri.
L'infanterie de marine et les tirailleurs algériens coururent aux armes et, aussi rapides que la pensée, ils enveloppèrent à leur tour les assaillants et jetèrent dans le fleuve ceux qu'ils ne tuèrent pas sur place ; nous avions eu, avant l'arrivée de ce secours, trois hommes tués et deux autres cruellement blessés à coups de sabre et de hache.

Le lendemain, le commandant Laprade, laissant M. le lieutenant de vaisseau Vallon avec 60 laptots et 100 hommes d'infanterie de marine au village des traitants de Sandiniéri, pour le protéger au besoin et garder les troupeaux pris la veille, chargea le capitaine du génie Fulcrand d'aller détruire Dioudoubou, avec les tirailleurs algériens, 100 hommes d'infanterie de marine et l'artillerie commandée parle capitaine Prieur; le départ eut lieu à six heures du matin : l'opération réussit parfaitement, malgré la résistance des habitants et un retour offensif repoussé par la compagnie du capitaine de Pontécoulant, et la colonne était de retour à Sandiniéri, vers une heure.

Pendant le même temps, le Griffon pour faire diversion, avait brûlé le village de Niâgabar.

Dans l'après-midi, la compagnie du 2* régiment de tirailleurs algériens, capitaine Girard, s'étant écartée à quelques centaines de mètres pour rendre les derniers devoirs à un mort, reçut une vive fusillade des fourrés voisins. Heureux de trouver une occasion de venger leur camarade, les tirailleurs appuyés par les laptots et une section d'infanterie, se précipitèrent dans les bois, enveloppèrent une partie des ennemis et tuèrent un bon nombre des plus acharnés.
Ce fut le dernier épisode de la résistance des gens du Souna.

Le 12 février 1861, à trois heures de l’ après-midi, malgré les offres de soumission, on alla enlever et incendier le village de Bombadiou, que ses habitants avaient abandonné à notre approche.

Le lendemain 13 février 1861, les chefs de la rive gauche (Souna) et de la rive droite (Pakao et Yacine) vinrent se jeter aux pieds du commandant particulier de Gorée, en implorant la paix et protestant de la plus entière soumission. Le pardon leur fut accordé à des conditions très avantageuses pour nous. (Voiries traités à la fin du volume.)

Dans ces différentes affaires, l'ennemi avait laissé une centaine de morts sur le terrain. Nous n'avions eu en tout que 4 tués et 15 blessés; mais notre perte la plus sensible fut celle de l'enseigne de vaisseau Parchappe, officier éminemment distingué et qui succomba à un accès de fièvre pernicieuse, suite des fatigues de l'expédition.

Traités avec les états des rivières du sud.
Rivière Casamance.

De 1828 à 1861, des traités passés avec les chefs de provinces ou de villages de la Casamance ont reconnu à la France la propriété :
D'un terrain près du village de Brin (1828), de l'île Djogué (1828), de nie de Carabane (1836), du territoire du poste de Sedhiou (1837), de la pointe de Guimbéring (1837), du littoral de Souna sur 200 mètres de profondeur (1839), du littoral du Pakao sur 200 mètres de profondeur (1839), du littoral de Banjiéri sur 200 mètres de profondeur (1840).

Ont reconnu la suzeraineté de la France sur les territoires des villages de Samalité (1851), Gaguin (1851), du Boudhié (4856), d'Oukoff, d'Hilor, de Courba, sur lo territoire des Djougoutes de Mingangoulay, sur le territoire des villages de Manou, d'Elana, Tandouk (1869), Kandiolo (Songrougou), Bassada, Mambina, Bossa, du pays d'Afflnian (1861).

Basse-Casamance.

Par un traité du 7 novembre 1855, les villages Salantes de Tatacounda et de Niafour cèdent à la France le littoral de leur territoire, sur une profondeur de 200 mètres, en s'y réservant l'exploitation des palmiers. Ils cèdent le droit d'y couper des roniers.

Par un traité du 9 janvier 1859 , les villages Baiantes de Cougnaro et de Souna cèdent à la France le littoral de leur territoire, sur une profondeur de 300 mètres.

Par un traité du 6 avril 1860, les Floups de Mlomp ont cédé à la France la pointe Soior ou de Saint-Georges ; de plus, ils ont soumis leur territoire à la suzeraineté de la France. Les DJougoules de Thionq en ont fait autant par un traité du 5 mai 1860, les gens de Wagaram par un traité du 6 mai 1860 ; les gens de Cassinol par un traité du 13 mai 1860; les gens de Blis par un traité du 15 juin 1860 ; les gens de Baiat par un traité à la même date; les gens de Karone par un traité du 17 juin 1860.

Traité avec le Sonna (Haute-Casamance).
14 février 1861.

Au nom de Sa Majesté Napoléon III, Empereur des Français, En vertu des pouvoirs a lui délégués par le gouverneur du Sénégal et épendances, le chef dé bataillon du génie PINET-LAPRADE, officier de l'ordre impérial de la Légion d'honneur, commandant particulier de Gorée et dépendances, a conclu le traité suivant avec les chefs du Souna:
Article 1er. — Le Souna reconnaît la souveraineté de la France.
Art. 2. — Tout sujet français pourra s'établir dans le Souna, en achetant aux habitants le terrain qui lui sera nécessaire. Il pourra couper, sans redevances, tout le bois dont il aura besoin pour ses établissements et ses embarcations. Aucun étranger ne pourra s'établir dans le Souna sans l'autorisation de l’autorité française.
Art. 3. — Les Français et étrangers commerçant dans le Souna ne seront soumis qu'aux redevances consenties par l'autorité française.
Art. 4. — Les contestations entre le Souna et ses voisins seront vidées par l'autorité française.
Art. 5. — Le Souna va restituer immédiatement tous les pillages et payer 5,000 francs de contribution de guerre.
Art. 6. - Comme garantie de l'exécution de ce traité, le Souna donnera en otage quatre fils des principaux chefs.
Art. 7. — Toutes les conventions antérieures sont abrogées.

Signé : E. PINET-LAPRADE
Approuvé : Le Gouverneur L. FAIDHERBE.
(Suivent les signatures des chefs de Sandiniéri, de Karantaha, Dioudoubou et Dilinki.)

Traité conclu avec les Bagnouls, habitants de la rive gauche de la Casamance et dont le pays est compris entre le marigot de Birmaka, près de Dyarring dans l’ est et le marigot de Diounoucouna dans l’ ouest. 18 mars 1863

En vertu des pouvoirs qui nous ont été conférés par M. le commandant supérieur de l’ arrondissement,, agissant au nom de M. ]e gouverneur da Sénégal et dépendances et sauf son approbation,

Nous, MAILHETARD (Pierre- Alexandre), capitaine en premier d'artillerie de la marine, commandant du cercle de Sédhiou, officier de la Légion d'honneur, en présence de M. CLÉMENT,lieutenant de vaisseau, commandant du Griffon, officier de la Légion d*honneur et assisté du nommé DIANGO-NDIAY, interprète du poste de Sédhiou, au village de Diagnou, avons conclu le traité suivant avec les chefs des Bagnouls, habitants la rive gauche de la Casamance, et dont le pays est situé entre le marigot de Birmaka, prés de Dyarring dans l’ est et le marigot de Diounouconna dans l’ouest, comprend les villages suivants :
Diagnou, village reconnu pour capitale, chef Badhio-Mané.
Niéna, Diégoume-Mansaly, chef
Gonou, Faly-Dinaly, chef.
Coubone, Bayaka-Dinaly, chef.
Samick, Toumané-Mané, chef.
Gandiane, Diomouk, chef.
Bissé, Sédy-Sadio, chef.
Toudenal, Masiré-Soumbou, chef.
Abal, Maoa-Soumbou, chef.
Niado, Ondaly-Mané, chef.

Article 1er. — Les Bagnouls, habitant la rive gauche de la Casamance, et dont les villages sont ci-dessus dénommés, ainsi que tout leur territoire, sont soumis à la suzeraineté de la France.
Art. 2. — Outre ce territoire sur la rive gauche, les Bagnouls placent aussi sous la suzeraineté de la France le pays de Dioumanar qui leur appartient également. Ce territoire se trouve sur l’ autre rive de la Casamance; le village principal se nomme Bouméda, chef Bonadé-Mané, en face Diagnou.
Art. 3. — Les Français seuls auront le droit de commercer, de créer des établissements et de couper des bois sur ces territoires.
Art. 4. — Moyennant les conditions stipulées aux articles 1, 2 et 3, les Bagnouls, sus-désignés, auront droit à l’ amitlé et à la protection qu’ ils ont réclamées de nous; ils pourront de plus venir librement à Sédhiou et s’ y établir au besoin. Quatre pavillons nationaux ont été délivrés aux villages de Diagnou, Niénia, Genou et Bouméda qui sont sur les rives du fleuve.
Fait en triple expédition, à Diagnou, le 18 mars 1865, en présence de BADHIO-MANÉ, BAYAKA-DINALY,DIÉGOUM-MANSALY, chefs des pays, et CISSAO, GILATA-MANSALYet CIENDÉ-GUINALY, notables qui ont signé avec nous.

Ont sigNé : MAILHETAR; CLÉMENT.
(Suivent les signatUres des chefs et notables.)
Vu et soumis à l'approbation de M. le Gouverneur du Sénégal et dépendances,
Le Commandant supérieur de l’arrondissement de Gorée,

Signé : E. PINET-LAPRADE. Approuvé : Le Général de brigade, Gouverneur du Sénégal et dépendances.
Signé : L. FAIDHERBE.

Des traités semblables, sauf les articles que nous allons citer, ont été passés à la même époque.

Traité conclu avec les chefs d' Ouonkou (rive droite du Songrougrou, entrée de cette rivière, et ses habitants).

20 mars 1865. Article 1er. — Ouonkou et tout son territoire est soumis à la suzeraineté de la France.
Art. 2. — Les villages de Diadiou et de Faracounda sur la rive gauche du Songrougou, à l'entrée en face d'Ouonkou, appartenant au chef de ce dernier, sont également soumis à la suzeraineté de la France ainsi que tout le territoire qui en dépend.
Pour les articles 3 et 4, voir le traité précédent.

Traité conclu avec le chef de Soura (rive gauche du Songrougrou) et ses habitants.
20 mars 1865.
Article 1er. — Soura, ainsi que tout son territoire, est soumis à la suzeraineté de la France.
Art. 2 et 3. — Voir le traité précédent.

Un traité semblable a été passé avec le chef de Tapelam et d'Athioune (baie du Songrougou, rive droite).

Traité conclu avec les Mandingues d» Colibanta (Balmadou).
3 janvier 1866.

Aujourd'hui 3 janvier 1866, entre nous, MAILHETARD (Pierre-Alexaudre), capitaine en premier d'artillerie de marine, officier de la Légion d'honneur, commandant du cercle de Sédhiou (Casamance): au nom de M. le gouverneur du Sénégal et dé- pendances et sauf son approbation, d'une part.
Et les nommés MOCTAU-NDIAYE, alcaty de Colibanta (Balmadou) ET DEMBA-KAMARA, almamy de Colibanta, assistés des nommés BAKARYÈKAMARA, représentant le chef de Sédhiou-Mandingue (Morécounda),MAMADY-GALO et FAMARA-DIAWARA,;notables de Colibanta et de Tambana, d'autre part.
Il a été convenu ce qui suit :
Article 1er. — Les chefs de Colibanta (Balmadou) ayant remarqué que les villages de la haute Casamance alliés avec les Français, jouissent de la plus grande tranquillité et de tous les avantages qu'offre un commerce libre et dépourvu de toute entrave, du consentement de leur peuple, demandent à placer leur pays sous la suzeraineté de la France, comme l'a déjà fait Kéracounda, de la même province.
Art. 2. — Par le présent traité, le gouvernement français accepte cette suzeraineté.
Art. 3. — On ne vendra aucun terrain soit à des Français, soit à des étrangers, sans l'autorisation du gouverneur.
Art. 4. - Tout étranger qui aura obtenu de l'autorité française de s établir a Colibanta sera soumis aux lois et aux règlements de la police en vigueur pour les sujets français.
Art. 5. - Du jour de la signature du présent traité, les Français et étrangers qui s établiront à Colibanta ne seront soumis qu'aux droits convenus entre les chefs de ce pays et l'autorité française.
Art. 6. - Toutes les contestations qui pourront s'élever entre les habitants de Colibanta et les traitants autorisés seront vidées par l’ autorité française.
Art. 6. - Le présent traité a été conclu de bonne foi,les chefs et les notables ci-dessus désignés ayant déclaré n’ avoir aucun traité avec aucune puissance et être libres de leur volonté.

Fait en triple expédition au poste de Sédhiou, les jours et mois que dessus, en présence de M SAGLIO, lieutenant de vaisseau, chevaler de la Légion d'honneur,DIANGO-NDIAYE, interprète du poste et SAMBA_AISSATA, traitant, qui ont signé avac nous, et les chefs et notables c-dessus dénommés.
Ont signé : MAILHETARD ; SAGLIO
(Suivent les signatures des chefs et notables.)

Vu pour légalisation des signatures et marques :
Le Commandant de Sédhiou,
Signé : MAILHETARD.
Approuvé
Le Gouverneur du Sénégal et dépendances,
Signé : PINET-LAPRADE
Traité conçlu avec les Yolas, habitant le pays compris entre le marigot d'Athioune et le marigot de Finto (rive droite de la Casamance).
16 avril 1865. Cejourd’hui, 16 avril 1865, nous, MAILHETARD (Pierre-Alexandre), capitaine en premier d'artillerie de marine, commandant du cercle de Sédhiou, officier de la Légion d'honneur, en présence de M. CLÉMENT, lieutenant de vaisseau, commandant du Griffon, officier de la Légion d'honneur, et assisté des sieurs DIANGO, interprète du poste de Sédhiou, et Baptiste, capitaine de rivière du Griffon,
En vertu des pouvoirs qui nous ont été conférés par M. le commandant supérieur de Gorée, agissant au nom de M. le gouverneur du Sénégal et dépendances et sauf son approbation.
Au village d'Athioune, sur la demande du nommé MOUSSOUBEN chef principal de ce village, agissant en son nom et au nom des chefs de villages compris entre le marigot d'Athioune et le marigot de Finto, de placer tout le pays compris entre ces deux marigots sous la suzeraineté de la France, comme il a été fait le 20 mars dernier pour Ouonkou, Tapelam et Athioune proprement dit.
Avons conclu le traité suivant :
Article 1er. — Tout le pays compris entre le marigot d’ Athioune et le marigot de Finto (rive droite de la Casamance) est placé sous la suzeraineté de la France.
Art. 2. — Sauf les droits internationaux réservés, les Français auront seuls le droit de commercer, de créer des établissements et de couper des bois sur ce territoire.
Art. 3. — Moyennant les conditions stipulées aux articles 1 et 2, les habitants du pays ci-dessus limité auront droit à l’ amitié et à la protection de la France qu'ils réclament de nous. Ils pourront de plus venir librement à Sédhiou et s'y établir au besoin.
Fait en triple, à Athioune, le 15 avril 1865, en présence des susnommés, qui. ont signé avec nous.

Ont signé : MAILHETARD ; CLÉMENT.
(Suivent les signatures des chefs.)
Vu et soumis à l’ approbation de M. le gouverneur du Sénégal et dépendances.
Le Commandant supérieur de Gorée p.i.,
signé : RINGOT.
Approuvé :
Le Gouverneur du Sénégal et dépendance,
signé : PINET-LAPRADE
Nota.- Un pavillon a été remis à MOUSSOUBEN.

Un traité semblable a été conclu, le 17 avril avec les Yolas, habitants le pays compris entre le marigot de Finto et celui de diougou ; le 19, avec ceux de la rivière Diogobel, depuis le village de ce nom jusqu’ au village de Kandiouk inclus.

Expédition de Guimbering (Basse Casamance) 1865.

Dans le courant du mois de mai 1864, les habitants du village de Guimbering pillèrent le trois-mâts la Valentine, du port de Marseille, jeté à la côte vis-à-vis ce village, par le mauvais temps.

Quelques mois après, le brick l’ Avocat eut le même sort. Toutes nos démarches pour obtenir une juste réparation de ces dommages restèrent sans effet, nos seulement les habitants de Guimbering refusèrent obstinément la restitutions des objets pillés, mais ils prirent vis-à-vis de nous une attitude provocante qu’il importait de réprimer, afin de maintenir notre influence en Basse Casamance.

La colonne expéditionnaire, commandée par M. le colonel Laprade, commandant supérieur de Gorée, et composée de 500 hommes de troupes régulières, partit de Gorée, le 1er février 1865, sur les avisos à vapeur l’ Archimède et le Grand-Bassam, remorquant la citerne la Trombe et le cutter l’ Écureuil. Ces bâtiements étaient placés sous les ordres de M. le capitaine de frégate Vallon, commandant supérieur de la marine.

Le 2 février 1865, à midi, l’ aviso à vapeur le Griffon, capitaine Clément, en station dans la Casamance, ralliait la flotille à quelques milles au large de l’ entrée de la rivière ; il la guida pour franchir la passe nord, dite de Diogué, reconnue et balisée récemment par cet officier

A 5 heures, nous mouillâmes à Cachewane, le colonel Laprade ordonna mmédiatement le débarquement qui s'exécuta sans coup férir.
Le 3, à 4 heures du matin^ la colonne se mit en marche dans l'ordre suivant :
La section du génie, lieutenant Sancery ;
150 hommes d'infanterie de marine, commandant Ringot ;
50 disciplinaires, lieutenant de Villeneuve ;
2 obusiers de montagne et 50 artilleurs, capitaine Martinie ;
50 laptots lieutenant de vaisseau Clément ;
200 tirailleurs sénégalais, capitaine Bargone.

Après une marche de 8 kilomètres, nous arrivâmes en vue de Guimbering. L'un des chefs de ce village, William, qui a toujours manifesté les meilleures dispositions pour nous, vint se rallier avec ses sujets, et nous annoncer que le reste de la population nous attendait en armes.

L'avant-garde ne tarda pas en effet à signaler l’ennemi. Il avait pris position en dehors du village du côté nord, sur une ligne de monticules, parallèle au bord de la mer, à une distance d'un kilomètre environ, sa droite appuyée à des dunes élevées qui bordent le village, sa gauche à des marais qui nous étaient cachés par un petit bois. Le colonel Laprade prit les dispositions suivantes pour le combat : la colonne fut déployée à 400 mètres de l’ennemi; à droite l'infanterie de marine et les disciplinaires, à gauche le bataillon de tirailleurs, au centre les deux obusiers en arrière desquels furent placés la section du génie, les laptots et une section de 30 artilleurs.
L'artillerie ouvrit le feu, et quelques coups bien pointés portèrent la confusion dans les groupes ennemis. Le colonel Laprade ordonna au capitaine Bargone de lancer trois pelotons sur les hauteurs où l'ennemi appuyait sa droite, et au commandant Ringot de profiter du bois qui nous séparait de sa gauche pour la faire tourner par trois pelotons d'infanterie de marine.
Lorsque ces deux mouvements parurent assez prononcés, l'artillerie cessa son feu, les laptots et la section du génie furent lancés sur le centre de la position.
Ces diverses attaques faites avec ensemble et au pas de course décidèrent la fuite de l'ennemi qui, s'il eût tenu ferme, aurait été précipité dans la mer.
Le mouvement tournant, qui avait été ordonné sur sa droite, conduit avec beaucoup d'intelligence par M. le capitaine Bouët, fut malheureusement un peu retardé par le marais de plus d'un mètre de profondeur que nos soldats eurent à traverser. Il eut cependant pour effet d'atteindre la queue des fuyards qui laissèrent quelques cadavres sur cette partie du champ de bataille. A huit heures du matin, l'ennemi avait disparu, et nous étions maîtres du plus beau et du plus riche village de la basse Casamance; nous n'avions qu'un seul soldat d'infanterie de blessé.

Nous pouvions infliger un châtiment plus sévère aux habitants de Guimbering, en détruisant les vastes greniers de riz qu'ils possédaient, mais le commandant de la colonne ne crut pas utile d'avoir recours à cette mesure extrême, il se contenta de retenir une douzaine de prisonniers jusqu'au paiement parfait d'une amende de 30 tonneaux de riz net, représentant une valeur de 10.000 francs environ. Une partie de l'amende était déjà payée le 6 février, jour où les troupes rentrèrent à bord des bâtiments.
Le reste de l’amende ne tarda pas à être payé peu de jours après.

Traité de paix avec le village de Guimbéring - 30 avril 1865.

Aujourd’hui 30 avril 1865, entre nous, MAILHETARD (Pierre-Alexandre), capitaine en premier d’ artillerie, officier de le Légion d’ honneur, commandant du cercle de Sédhiou, agissant au nom et sauf l’ approbation de M. le gouverneur du Sénégal et dépendances et en présence des témoins ci-dessous dénommés et soussignés d’ une part.
Et les nommés WILLIAM, GUILAY,COUBATE, DIAGONDIA et AGUENKA (frère d’ OUBOUNDI, représentant ce dernier voyage), tous chefs à Guimbéring agissant en leur nom et au nom des habitants de leur pays, d’ autre part,
Il a été convenu et arrêté ce qui suit :
Article 1er. — Les habitants de Guimbéring témoignant le repentir des actes de piraterie qui ont attiré sur eux le juste châtiment qui leur a été infligé par notre expédition du 3 février de cette année, prient M. le gouverneur du Sénégal et dépendance de leur accorder le pardon du passé et la paix.
M. le gouverneur, eu égard à la soumission que viennent de faire les habitants de Guimbéring, lesquels reconnaissent avoir mérité leur châtiment et promettent de ne plus donner des sujets de plainte contre eux et de n’ entretenir que de bonnes relations tant avec les Français qu’ avec les populations soumises à la France, M. le gouverneur coulant user d’ indulgence envers les habitants de Guimbéring et cependant convaincre les autres peuplades de la Casamance de leur repentir et de leur soumission, leur accorde la paix et remet à la récolte prochaine le reste de l’ amende qui leur a été infligée à la suite de l’expédition.
Art. 2. — Le territoire de Guimbériog est placé à compter de ce jour sous la souveraineté de la France. Les habitants sont soumis à l'impôt personnel, comme ceux de Carabane.
Art. 3. — Les Français seuls auront le droit de créer des établissements sur le territoire du Guimbéring. Le commerce y sera libre et exempt de tous droits ou coutumes.
Art. 4. — Les habitants de Guimbéring promettent de porter secours aux navires naufragés. Ils aideront au sauvetage et auront la part qui leur revient d'après les lois.
Art. 5. — Ils promettent de vivre en bonne intelligence avec les autres villages placés sous la souveraineté ou la suzeraineté de la France et de s'en rapporter à la décision de l'autorité française pour tous les différends qui pourraient surgir entre eux et lesdits villages.
Art. 6. — Moyennant les conditions stipulées ci-dessus, les habitants de Guimbéring auront droit à l'amitié et à la protection de la France.
Fait en quatre expéditions, les jour, mois et an que dessus, en présence de M. CLÉMENT, lieutenant de vaisseau, officier de la Légion d'honneur, commandant du Griffon, de M. FÉRAUD, aide-commissaire de la marine, commandant de Carabane, des sieurs Antoine SECK, CADET-DIOUF, chef d'Ëponé, MALAMINE, chef de Cachéouane, BIRAM-NDAW, chef d'Élinkine et SÉGA-BASTION, interprète du poste de Carabane, qui ont signé avec nous.

Les chefs de Guimbéring ont fait leur marque.
Ont signé : MAILHETARD ; CLÉMENT ; FÉRAUD.
(Suivent les signatures des chefs.)
Vu et soumis à l'approbation de M. le Gouverneur du Sénégal et dépendances,
Le Commandant de Gorée p. i.,
Signé : RINGOT.
Approuvé :
Le Gouverneur du Sénégal et dépendances.
Signé : E ; PINET-LAPRADE.

  • Expéditions du Cayor 1861-1883

  • Expéditions contre les Sérère 1862-1883

  • Expéditions contre le Fouta 1862-1881

  • Campagnes de pénétration vers le Niger 1880-1885